[Sidi Bouzid] – En première ligne contre les spéculateurs et les ennemis de la nation, le Président Kaïs Saïed a arpenté, inflexible, les allées du marché de Sidi Bouzid. Face aux étals aux prix scandaleux et aux commerçants qui baissaient les yeux sous son regard de justicier, il menait une véritable croisade contre la vie chère et ceux qui affament le peuple.
Mais ce qui devait être une démonstration d’autorité s’est transformé en coup de théâtre aux conséquences géopolitiques encore inconnues.
Un affront national
Alors qu’il sermonnait un vendeur d’olives sur la nécessité d’un prix juste et patriotique, le Président a croisé le regard d’une vieille femme robuste, les bras croisés, l’air peu impressionné.
— Les prix montent, les pensions baissent, et le sucre a disparu ! a-t-elle lancé avec l’assurance des sages qui ont tout vu.
Défi.
Il n’en fallait pas plus. Kaïs Saïed, fervent défenseur de la vérité et de la justice, a senti qu’il devait rétablir l’ordre. Pour montrer la force de l’État, pour imposer le respect, il l’a défiée en duel.
Pas une joute verbale, non. Un bras de fer.
Le peuple s’est rassemblé. Ministres et policiers ont formé un cercle autour du champ de bataille. Un commerçant a interrompu son capucin-cigarette pour commenter la scène en direct sur Facebook.
Le Président a posé son coude avec assurance. La vieille femme a fait de même.
La défaite impossible
Au signal, le combat a commencé.
Les muscles du Président se sont tendus. Son bras d’acier, forgé par des années d’écriture de discours historiques, a résisté vaillamment. Mais en face, la vieille femme ne bougeait pas d’un millimètre.
Pire encore : elle souriait.
Un premier murmure d’inquiétude s’est élevé. Puis, l’impensable s’est produit.
D’un mouvement sec, la vieille femme a terrassé le Président. Son bras a claqué contre la table. Défaite. Silence. Malaise.
Un complot évident
Impossible. Inacceptable.
Il n’existait qu’une seule explication : le complot.
Dopage organisé ? Stratégie orchestrée par les ennemis de la nation ? Les soupçons se multiplient. Certains évoquent une infiltration des services étrangers pour saboter l’image du Président. D’autres parlent d’un entraînement secret de la vieille femme par des puissances hostiles à la souveraineté nationale.
Le Président, toujours debout malgré l’humiliation, a fixé la foule avec gravité.
— Nous découvrirons la vérité, a-t-il déclaré solennellement.
Le marché est resté figé. La vieille femme, elle, est simplement retournée à son sac de provisions.