[Palais de la Kasbah] – Ce qui devait être un moment glorieux de vérité économique s’est transformé en scène de stupeur et de colère. Kaïs Saïed, entouré de ses ministres aux visages déjà blêmes, ouvrait une armoire supposée renfermer l’argent du peuple, soigneusement volé par des décennies de corruption, et prêt à être miraculeusement restitué. L’information avait été transmise aux autorités par un mystérieux informateur surnommé triple X.
Quelle ne fut pas la déception présidentielle ! À l’intérieur de l’armoire ? Des dossiers moisis, des factures jaunies et un classeur bancal qui sentait le tabac froid.
Silence de mort. Le président a fixé le vide avec l’intensité d’un empereur découvrant que Rome a brûlé pendant sa sieste. Puis, lentement, avec sa voix grave et solennelle, il a lâché :
— Ceci est une insulte à la nation.
Les conseillers ont frissonné. Qui avait fait disparaître les trois mille millions de milliards de dinars censés être ici ? Une question rhétorique, car la réponse coulait de source : des traîtres.
Une enquête (très sérieuse) est ouverte
Kaïs Saïed a immédiatement accusé « les infiltrés islamo-sionistes » qui gangrènent l’administration et détournent l’argent du peuple avec la subtilité d’un magicien de fête foraine. « C’est une mascarade ! » a-t-il dénoncé, tandis qu’un ministre tentait maladroitement d’expliquer que « trois mille millions de milliards de dinars, ça n’existe pas vraiment ».
Mauvaise idée.
Le président lui a lancé un regard qui aurait pu carboniser un cactus et l’a limogé sur le champ.
Une enquête a été lancée. Des experts (des types qui lisent beaucoup Facebook) assurent que l’argent a été exfiltré vers des comptes offshore, probablement via une opération menée par des agents doubles déguisés en fonctionnaires incompétents.
Pendant ce temps, la fameuse armoire, désormais suspecte, a été placée sous surveillance. On ne sait jamais : l’argent pourrait revenir.