[Aéroport de Tunis-Carthage] – Une scène aussi cocasse que dramatique s’est déroulée ce matin sur le tarmac de l’aéroport de Tunis-Carthage. Le Président Kaïs Saïed, déjà visiblement contrarié, s’apprêtait à inspecter un avion de Tunisair lorsque son regard s’est figé sur un détail d’une importance capitale : le nom de l’appareil.
« Jugurtha ?! » aurait-il tonné, les sourcils froncés et la main crispée sur le mode d’emploi de l’appareil, qu’il examinait avec un sérieux d’archiviste romain découvrant un parchemin compromettant.
Le malaise fut immédiat. Les conseillers se regardèrent, les pilotes suèrent à grosses gouttes et même les hôtesses, pourtant rodées aux caprices des grands de ce monde, sentirent leurs jambes faiblir. Car tout le monde savait ce que Saïed était en train de penser : Jugurtha, ça ressemble un peu trop à un yaourt bon marché.
Un avion avec un nom de yaourt ? L’image du pays venait de subir un terrible coup.
Un complot venu des couloirs de Tunisair ?
Le chef de l’État a immédiatement demandé une enquête sur ce scandale national. « Qui a validé ce nom ?! Sommes-nous tombés aussi bas que nous devons nommer nos avions comme des produits laitiers ? » aurait-il déclaré en secouant le livret de sécurité sous les yeux paniqués du personnel navigant.
L’hypothèse d’une infiltration étrangère fut rapidement évoquée. « Ce n’est pas innocent, » a affirmé un proche du Président sous couvert d’anonymat. « Tout cela sent le complot international ! Et puis, pourquoi pas Camembert ou Actimel, tant qu’on y est ?! »
Un expert en aviation (à la retraite depuis 1992 mais encore très actif sur Facebook) a même suggéré que la panne de la machine à café de l’aéroport, signalée plus tôt dans la matinée, pourrait être liée à cette affaire.
La nation en émoi
Dans la rue, les réactions ne se sont pas fait attendre. Certains Tunisiens, perplexes, ont googlé “Jugurtha” et découvert avec soulagement qu’il s’agissait d’un roi berbère et non d’un yaourt. D’autres ont proposé de rebaptiser l’avion « Bsissa » ou « Lablabi » pour éviter de nouveaux incidents diplomatiques.
Quant à Tunisair, la compagnie a sobrement réagi en expliquant que le nom « Jugurtha » avait été choisi pour honorer l’histoire nationale et non pour promouvoir une gamme de produits ultra-frais. Mais dans l’ambiance actuelle, ce genre d’explication semble bien dérisoire face aux menaces qui pèsent sur la souveraineté aérienne du pays.
L’affaire est donc loin d’être close.