[Palais de Carthage] – Il est rare de voir un chef d’État aussi confiant dans ses capacités d’observation. Hier, lors d’une réunion nocturne avec ses plus proches conseillers, Kaïs Saïed a une nouvelle fois prouvé son flair redoutable en débusquant instantanément un traître, en appliquant sa technique personnelle du « jeu des sept différences ».
D’après plusieurs témoins (qui préfèrent rester anonymes, de peur d’être désignés comme la huitième différence), le président a fait aligner sept enturbannés en jellaba devant lui. Après avoir plissé les yeux et levé un doigt accusateur, il aurait immédiatement pointé l’un d’eux :
« TOI ! Tu es différent ! Pourquoi ton enturbannement est-il légèrement plus lâche que les autres ? Qui t’envoie ?! »
Pris au dépourvu, l’individu en question n’a su quoi répondre et a é=immédiatement été appréhendé par la garde présidentielle.
La performance a été suivie d’une analyse passionnée où le président a expliqué comment il avait repéré la « différence fatale » : un froncement de sourcils trop intense, un regard fuyant et, surtout, turban légèrement décalé vers la gauche. « C’est toujours là qu’ils se trahissent », aurait-il déclaré d’un ton grave, avant d’exiger que tous les membres du gouvernement subissent un test visuel quotidien.
À la fin de la réunion, un conseiller aurait timidement demandé :
« Monsieur le Président, mais si jamais il n’y a pas de traître…? »
Kaïs Saïed aurait alors répondu, énigmatique :
« Alors c’est que tu es le traître. »
Silence dans la salle. Fin de la réunion.
Affaire classée… ou pas.